Côtes d’Armor-Marie Morin-U a le gâteau sans la cerise

Crédit photo Michaël Gilson - DirectVelo

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Le final de cette deuxième étape du Tour de Bretagne avait tout l’air d’un Trophée Baracchi. Lancé à deux dans une folle aventure à presque 50 kilomètres de l'arrivée, Mathis Le Berre et Ewen Costiou ont longtemps résisté au retour de poursuivants. Mais au panneau des dix kilomètres, leur épopée a pris fin. "C’est clair que ce n’est pas récompensé, reconnait Ewen Costiou. Il y a une petite frustration quand même car on a fait beaucoup d’efforts. Je voulais surtout placer Mathis au général et après gagner l’étape". Mais pour atteindre ce dernier objectif, il aurait fallu un scénario légèrement différent, selon Mathis Le Berre. "Il aurait fallu deux ou trois gars en plus avec nous. À deux, les relais viennent vite. Ce n’est pas facile. On ne va pas se plaindre. J’ai un coéquipier qui est costaud. Je pense qu’il pourra faire de belles choses. Il était un peu juste sur la fin. On a donné beaucoup aujourd’hui".

À l’origine, les deux coureurs encore Espoirs étaient présents dans un groupe d’échappée de sept coureurs. "Je ne voulais pas forcément partir si tôt. Je le sentais. J’ai eu une sensation qu’il fallait que j’y aille. Il y avait vent de face. Ça avait fait un peu la guerre pendant 20-25 bornes. Je me suis dit autant y aller, faire les bonifs, je n’avais rien à perdre. La journée est bien réussie", reprend le vice-Champion de France Espoirs. Puis Mathis Le Berre a allumé la première mèche, et ce n’est que quelques instants plus tard qu’Ewen Costiou l’a rejoint. "Ewen m’a donné un bon coup de main. Je suis sorti dans le grimpeur. J’ai continué mon effort. Je me suis dit après qu'il y avait l’autre grimpeur et la bonif. Ewen est rentré, c’était nickel". Mais la course bascule lorsque le groupe de quinze coureurs est sorti derrière.

« JE PENSE QU’ON A REMPLI LE CONTRAT »

Pour Ewen Costiou, cet instant est le "tournant de la course". Mathis Le Berre le rejoint. "Les équipes comme Euskaltel sont de grosses équipes. À quinze contre deux, on ne peut pas faire grand-chose". Avant que le Champion de Bretagne ne regrette le scénario défavorable. "Il y a quinze costauds qui sortent. S’ils avaient été un peu moins, ça aurait pu le faire. On s’est pas mal employé, c’est frustrant de ne pas avoir une victoire. Je perds même du temps sur la fin dans la bosse d’arrivée. C’est dommage", peste-t-il à nouveau, lui qui pensait à la victoire d’étape, alors que son coéquipier pensait au classement général. "On a fait du bon boulot. Mais d’un point de vue personnel, je suis frustré de ne pas gagner", répète-t-il. Sur cette mission classement général, Mathis Le Berre peut se réjouir de sa journée. "Je voulais arriver pour faire la bonification sur la ligne. Ça l’a fait. Je pense qu’on a rempli le contrat".

Arrivé sur ce Tour de Bretagne pour répéter sa performance du Tour de Normandie, Mathis Le Berre n’est qu’à une seconde de Johan Le Bon. "Je ne suis pas là à me dire que je vais attendre que les jours se suivent et que quand ce sera dur, on pourra peut-être faire la différence. Il faut anticiper. Dans tous les cas, ce n’est jamais mauvais de prendre un coup d’avance. Peut-être que ce sera un peu dur demain. Il faut y aller, il ne faut pas rester dans le paquet". Et Ewen Costiou parvient à relativiser. "On va laisser les autres équipes faire le travail. C’est une bonne place. Il faut qu’on la garde". Mais en attaquant. "J’ai été au bout de l’effort. Mais je récupère bien. Si je reste à ne rien faire, le classement général restera comme ça. Ce n’est pas dans mon ADN". Mathis Le Berre prévient, Côtes d’Armor-Marie Morin-U a prévu de poser la cerise sur le gâteau dimanche, à Lannion.

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